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Carta da Rainha-mãe enviada ao Marquês de
Brèves, François Savary em 1 de Junho de 1610. |
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Lettre de la Reine Mere à M. de Brèves du 1
Juin 1610.
Monsieur de Brèves, vos lettres du trentiéme du mois passé sont
arrivées trois jours devant celles du vingt-septiéme, ainsi que vous
aviez bien prédit, qui étoit le quatriéme du présent, par lesquelles
Monsieur mon fils & moi avons reçu consolation non médiocre, en
l'affliction & angoisse auxquelles nous nous trouvons, de la part
que le Pape vous a témoigne de parole & de larmes, tant en public
qu'en privé, avoir voulu pendre avec vous de notre déplaisir, comme
aussi de la peine que Sa Sainteté a prise d'exciter à douleur le
Sacré Consistoire des Cardinaux, tant par son exemple, que par la
représentation des vertus héroiques & qualités aussi véritables que
singulieres, qui se trouvoient en la personne du seu Roi mon
Seigneur (que Dieu absolve). En quoi elle a manifesté, nom-íeulement
son affection paternelle envers le Défunt, comme à l'endroit de nous
& de cette Couronne; mais a rendu preuve très-signalée de sa
prudence & de son jugement aussi solide, reconnoissant bien que la
sage conduite du seu Roi mon Seigneur conjoint avec sa piété,
étoient instruments propres pour soutenir & défendre l'autorité &
dignité du Saint Siege, comme sa magnanimité, réputation & puissance
à conserver & entretenir le repos général de la Chrétienté. De quoi
vous remercierez sadite Sainteté au nom de mondit Sieur & Fils, & au
miem, & de ce qu'elle a trouvé bon que par delá il fût publiquement
rendu honneur au seu Roi mondit Seigneur, tant pour l'Oraison
funebre qui a été prononcée, que par les autres démonstration dont
elle a été accompagnée, & des Brefs q'elle a envoyés à se Nonces,
pour être distribués deçà à ceux qu'elle a estimé pouvoir servir à
la manutention de la grandeur & du repos de ce Royaume: signé
très-évident, outre ce qu'elle en a déclaré de bouche, du zéle &
bonne volonté qu'elle porte à cet Etat, & du soin qu'elle desire en
prendre à l'avenir. A quoi vous la consorterez au occasions, tant
pour les raisons qui concernent le public, lesquelles la convient d'en
user ainsi, comme pour la considération de son intérêt & de celui du
Saint Siege; lassurant dereches, que je mettrai telle peine d'élever
mondit Sieur & Fils en l'observance qui est dûe à sa Béatitude, & au
respect qui convient être rendu au Saint Siege Apostolique, duquel
j'espere, suivant les bonnes intentions du Pere, & imitant ses
conseils & délibérations, aussi pieux que prudens, que sa Sainteté
avec la Religion en recevront un jour de l'avantage & contetement.
Je vous sçai aussi bon gré de la sollicitude, avec laquelle vous
vons êtes employé en cette triste occurence, digne de l'afection que
vous avez toujours témoignée au bénefice des affaires du seu Roi
mondit Seigneur, dont m'a rendu Comte le sieur de Longueville,
ensemble des autres particularités, desquelles vous l'avez chargé.
Aussi en ce qui s'ossrita & poursuivra par deçà pour votre bien &
contentement, j'aurai à plaisir de le reconnôitre, & vous faire
sentir l'estime que je fais de ceux qui servent avec les parties que
vous y apportez. Continuez seulement, asseuré que mondit Sieur &
Fils & moi aurons souvenance de vos services. Signé. Marie. |
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