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Lettre de M. de Brèves à la Reine Mere.
Madame, votre Majesté aura éte avisée, comme il a plu au Roi, ayante
égard à mon âge caduc, me décharger du dépôt que sa Majesté m'avoir
fait d'honneur de me commettre durant votre Régence, de la personne
de Monseigneur le Duc d'Anjou, son frère & votre fils, pou sa resier
à la conduite de Monsieur le Comte du Lude, qui achevera son
éducation. Je supplie très-humblement votre Majesté d'agréer ce que
j'y ai contribué de soin, d'affection & fidélité, pardonnant, s'il
vous plaît, aux manquemens que je pourrois avoir commis en le
servant. Je supplierai le Créateur, Madame, qu'il conserve votre
Majesté en très-heureuse & longue vie.
Réponse de la Reine Mere - Marie de Médici.
Monsieur de Brèves, j'avois déja été avertie
de la Charge que lo Roi Monsieur mon fils a donné au Sr Comte du
Lude, de la conduite & éducation de mon fils le Duc d'Anjou, lorsque
j'ai reçu la lettre que vous m'en avez écrite; & vous dirai que le
Roi mondit sieur & fils a voulu vous soulager en votre âge caduc, de
la peine & de la sujétcion qui est nécessaire auprès de ce Prince.
Je fçai que vous vous en êtes si dignement acquitté, & que vous avez
témoigne auprès de lui une si grande affection, que j'ai toute
occasion d'en demeurer contente, & un bon desir de vous continuer
toute forte de bons essets de la bonne volonté que je vous porte.
Prenez donc cette assurance de ma part, & je prierai Dieu, M. de
Brèves, qu'il vous conserve en sa sainte garde. Ecrit à Blois, le 21
Mai 1618. Signé, MARIE. |
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